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Au cours de la vie d’une femme, la production de certaines hormones, comme les œstrogènes, contribue à la lubrification naturelle de la région vaginale, un élément essentiel à la santé de la région intime. La production des œstrogènes peut toutefois être perturbée lors d’événements de la vie tels que la ménopause, la période post-partum ou l’allaitement, par exemple. Lorsque les œstrogènes sont en quantité limitée, des symptômes de sécheresse et d’irritation vulvo-vaginales peuvent survenir au quotidien, et plus fréquemment lors des rapports sexuels. Dans le cas où les relations sexuelles vous occasionnent des douleurs, des irritations ou que vous trouvez simplement que « ça ne glisse pas assez », il est recommandé d’utiliser un lubrifiant personnel de qualité.

La croyance populaire veut que s’il y a du désir, le lubrifiant n’est pas nécessaire. Détrompez-vous, il se peut que vous puissiez bénéficier de lubrification supplémentaire même si votre partenaire vous semble aussi désirable qu’auparavant. Quel que soit le motif de son utilisation, un lubrifiant vous permettra d’avoir des sensations plus agréables, de contribuer à votre plaisir ainsi que votre excitation sexuelle. Il importe toutefois de choisir un lubrifiant qui convient à vos besoins et qui s’apparente le plus possible à la lubrification naturelle du vagin. Pour avoir un portrait des différents types de lubrifiant qui existent sur le marché, n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet, il vous aidera à comparer les lubrifiants à base d’eau, à base de silicone et les huiles.

 

Les lubrifiants à base d’eau

Si le lubrifiant à base d’eau vous intéresse, il faut savoir qu’il y a deux caractéristiques principales qui sont les plus grands prédicteurs de leur qualité, voire même leur sécurité: le pH et l’osmolarité. Tout d’abord, le pH est la mesure de l’acidité ou de la basicité d’un produit sur une échelle de 0 à 14. Un pH de 0 est le plus acide, un pH de 14 est le plus basique, un pH de 7 est dit neutre. Il est important que le lubrifiant choisi respecte le pH naturel du vagin. Lorsqu’on perturbe le pH vaginal, cela perturbe la flore vaginale et augmente le risque d’infections et d’irritations. Quant à l’osmolarité, c’est la concentration d’un lubrifiant à base d’eau. L’osmolarité d’un lubrifiant est importante, car elle influence le niveau d’hydratation des cellules de la muqueuse vaginale. Lorsque l’osmolarité d’un lubrifiant dépasse celle du vagin (ce qui est très fréquent pour les lubrifiants couramment vendus en pharmacie), les cellules de la muqueuse ont tendance à se déshydrater, laissant une sensation de sécheresse et un besoin de réappliquer le lubrifiant au sein de la même relation sexuelle. Ceci peut aussi vous rendre plus susceptibles aux infections vaginales, aux ITSS, aux fissures vaginales ainsi qu’à la dyspareunie (douleur durant les relations sexuelles). Voici un tableau qui résume ces informations.

PH

0 ——–7——–14

Acide               Basique

–          Vaginal : 3,8 à 4,5 (potentiellement plus élevé avec la ménopause)

–          Anal : 7

Osmolarité

(Concentration du produit)

L’OMS recommande que l’osmolarité d’un lubrifiant personnel ne dépasse pas 380 mOsm/kg, mais considère que c’est acceptable jusqu’à 1200 mOsm/kg.

Au-delà de 1200 mOsm/kg, le lubrifiant est hyperosmotique, ce qui…

– ­ Augmente le risque d’infections vaginales et d’ITSS

– ­ Augmente le risque de fissures vaginales, de saignements et douleurs

– Affecte la viabilité des spermatozoïdes (fécondité)

Outre ces deux composantes importantes, il est bien de jeter un coup d’œil à la liste des ingrédients de votre lubrifiant à base d’eau afin de s’assurer qu’il ne contient pas :

  • Parabènes
  • Propylène glycol ou Propanediol
  • Glycérine
  • Antiseptiques (ex : nonoxynol-9, chlorexhydine, polyquaternium-15)
  • Fragrances, arômes artificiels, huiles essentielles

 

Et les lubrifiants à base de silicone

Pour le lubrifiant à base de silicone, il y a beaucoup moins d’éléments à surveiller étant donné qu’il ne possède pas de pH ni d’osmolarité. Il faut toutefois s’assurer que le type de silicone qu’il contient est sécuritaire. Cela implique d’éviter tous lubrifiants contenant des silicones cycliques (exemple: cyclopentasiloxane, cyclométhicone).

 

Mais aussi…

En terminant, si vous tentez de concevoir un enfant, saviez-vous qu’il n’est pas recommandé d’utiliser la salive ou votre lubrifiant habituel? Plusieurs lubrifiants peuvent affecter la survie des spermatozoïdes, voici donc ce qu’il faut savoir:

Vous tentez activement de concevoir? Facteurs liés aux lubrifiants affectant la possibilité de grossesse

  • La présence de glycol/glycérine diminue la mobilité des spermatozoïdes
  • Il faut viser un pH entre 7,2 et 8,5 pour favoriser la survie des spermatozoïdes (mais demeure acceptable au-dessus de 6).
  • Idéalement, avoir une osmolarité près de celle physiologique (380mOsm/kg), sinon, ne pas dépasser 600 mOsm/kg.
  • Il faut éviter les lubrifiants à base de silicone ou les huiles naturelles.

NB : Il importe de choisir un lubrifiant à base d’eau qui correspond aux critères ci-dessus et de l’utiliser uniquement lorsque vous tentez de tomber enceinte. Ensuite, durant votre grossesse et votre période postnatale, revenez à votre lubrifiant habituel!

 

N’hésitez pas à vous référer à une professionnelle de la santé pelvi-périnéale pour vous guider dans le choix d’un lubrifiant sécuritaire pour vous afin de vous permettre d’épanouir votre sexualité !